vendredi 19 juin 2015

Comment faire une balayeuse

Petite pause dans mon récit sur la confection de ma robe de bal 1879, mais pas sans lien non plus : aujourd'hui, je vous parle balayeuse. 

Qu'est-ce qu'une balayeuse ?

Une balayeuse est une pièce de tissu et/ou dentelle qu'on fixe sous la traîne d'une robe et qui remplit trois objectifs :
  • Ramasser la crasse à la place de la jupe : la balayeuse est facilement détachable pour être plus facilement lavée ou changée que la traîne de la jupe.  
  • Ajouter du froufrou à la lisière de la jupe pour faire joli : ce froufrou est souvent dans une teinte contrastante par rapport à la jupe, et ça fait assez chic.
  • Donner de l'épaisseur à la traîne pour éviter l'effet vieille serpillière plate qui nous suit lamentablement. 
  

Comment faire ça ? 

Je vous dis comment j'ai fait la mienne, vous jugerez. 

D'abord j'ai découpé une pièce correspondant à la partie de ma jupe que je souhaitais protéger du sol. J'ai laissé une marge de quelques centimètres tout autour pour pouvoir ajouter une rangée de plis, de façon à ce que ces derniers ne dépassent pas trop de la jupe. 
J'ai ourlé cette pièce et ajouté un rang de plis plats bordés de dentelle. 
vue de l'endroit (face supérieure de la balayeuse, en contact avec la jupe)
vue de l'envers (face inférieure de la balayeuse, en contact avec le sol)
Ces précisions sur les faces de la balayeuse reflètent le principal débat que j'ai eu avec moi-même sur la confection de cette pièce : qu'est-ce qui doit être visible quand la traîne est à terre et qu'est-ce qui doit l'être quand on la relève (à la main ou avec un saute ruisseau et qu'on aperçoit ce qui se passe dessous)? mes réponses, qui n'engagent que moi : 
  • quand la traîne est à terre, on ne doit voir de la balayeuse que le bord des plis plats avec sa dentelle. Il faut donc que le côté où l'ourlet est joli soit sur le dessus.
  • quand la traîne est relevée, on voit le côté qu'on ne voyait pas lorsqu'elle était à terre. Je trouve plus sympa de voir les froufrous plutôt que la face lisse à ce moment-là. Donc il faut que les froufrous soient posés sur la face opposés à celle des plis plats.

Une fois ces décisions prises, j'ai fais des fronces (again?!?)

Puis j'ai cousue la balayeuse à très gros points sur la traîne de ma jupe.
Petit sans/avec de ma composition (l'angle n'est pas toujours exactement le même mais c'est difficile à faire en fait!) :
 

 
Et voilà ce que nous verrons en cas de retournement intempestif de la traîne :

vendredi 12 juin 2015

Robe de bal natural form (2)

Ces derniers temps, il y a eu de belles avancées sur le front robe de bal.

La jupe est finie !

Voici donc ma version, avec une traîne plus modeste que le modèle de base (j'avais prévenu). J'avoue que j'aime beaucoup cette profusion de froufrous : ça fait un bruit exquis quand on marche et me fait voyager direct en Espagne ! Ce qui aura son importance mais je vous dirai pourquoi plus tard...

Côté procédé, j'ai d'abord coupé la jupe selon un patron d'époque - visible page 8 du Janet Arnold, figure 28 - composé de 6 panneaux : un pour l'avant, un pour l'arrière et deux de chaque côté. ça fait beaucoup de découpe, mais c'est vrai que le rendu est chouette, près du corps à l'avant beaucoup de volume à l'arrière et une répartition très progressive du volume. J'avais déjà testé le patron pour mon jupon (dont je ne vous ai toujours pas parlé...).
J'ai assemblé tout ça et... posé un biais à l'ourlet. Alors non, ce n'est pas histo. Seulement j'ai radiné sur le tissu et coupé mes pièces sans me soucier du droit fil pour grignoter quelques centimètres. Ce qui fait que pour ourler, bonjour les dégâts. Le biais était la solution la plus propre. 
Où on voit aux reflets du tissu que j'ai coupé les pièces dans tous les sens
Ensuite, j'ai découpé des bandes de dentelle de 11 cm de large et tracé des traits sur le bas de la jupe tous les 10 cm (à faire à plat, avant que la dernière couture de la jupe ne soit faite, c'est beaucoup plus facile). Le plus compliqué est d'insérer harmonieusement des bandes en cours de route puisque, traîne oblige, je devais mettre 5 bandes de dentelle à l'avant et 8 à l'arrière. 
J'ai fermé la jupe, froncé, bâti et piqué les bandes de dentelle tout autour et monté une ceinture. 
Et voici le résultat :




 Aller zou, je m'attaque à la robe dessus !

mardi 26 mai 2015

Robe de bal natural form

Pour continuer ma garde robe natural form, j'ai maintenant besoin d'une tenue de bal. J'ai craqué sur un modèle de 1879, vraiment très kitsch :
L'idée étant quand même de pouvoir danser avec l'engin, je ramènerai la traîne à des proportions raisonnables, quitte à en faire une partie amovible.
Les tissus sont achetés (certains depuis bien avant que le projet ne voit le jour) :
  • pour la jupe de dessous se sera une polyester noir et une dentelle synthétique avec un très beau rendu, noire également,

  • pour la robe, un magnifique velours bleu avec des effets de froissé et des fleurs en tissu blanches, oranges et rouges. 
 

Vous le voyez venir le lien avec le titre de ce blog? ;-)

Et puis si j'ai le temps, j'utiliserait ce coupon de soie rouge pour faire une petite veste de toréador (on ne se refait pas) en guise de veste pour la fin de bal.

A ce stade, la jupe du dessous est coupée et les très nombreux rangs de fronces sont en cours de montage.

jeudi 7 mai 2015

Robe à tournure noir et or V2.0

J'ai repris dernièrement ma robe à tournure 1880 dans l'objectif de la rendre plus histo. Pour mémoire, il y a quelques années elle a été réalisée sur la base d'un patron Burda. A l'époque, ça ne me gênait pas du tout, pourvu que le rendu ait de la gueule. Aujourd'hui, ça m'embête parce que ma définition de "avoir de la gueule" a changé, et que j'aimerais avoir d'avantage "la gueule" de l'époque visée.

Je précise tout de suite : la robe n'est toujours pas parfaitement histo, ne serait-ce que parce que je n'ai pas repris le patron. La jupe est donc toujours en deux parties seulement et la veste ne tombe pas assez bas sur les hanche en mode cuirasse.
Mes reprises ont porté sur trois aspects :
  • Mettre la silhouette plus en accord avec la période visée. En 1880, on est en plein dans la mode natural form, avec une amplification modeste du volume des jupes. Donc exit la grosse tournure volumineuse que j'avais pris l'habitude de porter sous la jupe et retour du petit amplificateur de fesses et de hanches. J'ai également joué avec la déco pour accentuer visuellement la verticalité de la silhouette. 
  • Revenir à des proportions plus crédibles pour la traîne et le tablier. Voyez-vous, j'adore les traînes (ouaisouaisouais), mais je crois que j'avais quand même forcé le trait avec celle-ci : 1,50 m de velours à traîner par terre derrière soi, c'est non seulement très lourd mais aussi bien crade. J'ai conservé une traîne (parce qu'en plus c'était super fashion en 1880) mais je l'ai ramenée à des proportions plus vivables et crédibles.
  • Complexifier la décoration. Lucie l'avait bien dit la déco c'est souvent ce qui manque aux tenues XIX° en général, et à la mienne en particulier. Je trouvais notamment que la jupe de dessous et le corsage manquaient de garniture. De ce point de vue là, je pense que la transformation est plutôt réussie !
Assez parlé, les photos (oui la prise est sur toutes les photos, c'est ballot mais c'est comme ça) :

 
  J'ai repris la veste de la façon suivante :
  • ajout des manchettes en dentelle plissée, de façon à atténuer visuellement les manches 3/4, dont je n'ai pas trouvé d'exemple à l'époque visée,
  • ajout des ruchés de satin de part et d'autre du plastron de dentelle dorée et dans le dos en guise de martingale, d'une cravate en dentelle plissée et d'un rang de cette même dentelle au col, histoire de complexifier la décoration.

J'ai repris la jupe de dessous dans l'esprit de la robe rouge de cette planche là :
Il y a donc maintenant une rangée de plis plats à l'ourlet (peut-être pas assez étroits à mon goût finalement), des froufrous en dentelle dorée et, entre les deux, le même ruché que sur la veste.
Enfin, j'ai revu la forme de la jupe de dessus, raccourci la traîne et le tablier et ajouté un gros nœud qui donne l'impression de soutenir le bouffant du dos.

Bon, je fais juste un message comme ça, l'air de rien. Mais en vrai je suis dessus depuis des semaines, j'y ai passé un temps fou. Et vous savez quoi ? Je suis vraiment très contente de ces transformations. 

mercredi 15 avril 2015

Nouveau visage

C'est le printemps !

Occasion de faire peau neuve pour ce blog, après 4 ans passés en bordeaux et bleu.

D'un point de vue esthétique, j'avais envie de couleurs vives (j'ai essayé des trucs plus sobres mais je vous jure que ça m'angoisse).

D'un point de vue fonctionnel, j'avais envie :

  • D'espace pour pouvoir intégrer des photos plus grandes. J'ai la chance d'avoir un mari qui prend de belles photos et je me trouvais souvent limitée par la largeur de la colonne des articles pour vous les montrer en grand format. Bien sûr qu'il continuera à y avoir des photos moches sur ce blog, des images du montage prises à l'arrache avec l'I-pad un peu tard dans la soirée lumière éteinte (c'est pour tester votre vue, je pense à vous vous savez). Mais quand nous avons la chance d'en avoir des belles, elles seront mieux mises en valeur. Enfin j'espère.
  • De faciliter le tri par période parce que google analytics m'a dit que les parcours des visiteurs sur mon blog se faisaient souvent comme ça. Vous pourrez donc retrouver ces catégories sous forme d'onglets juste sous le titre du blog et en cliquant sur la période qui vous intéresse, vous aurez accès à tous les articles qui s'y réfèrent. Vous voyez que je pense à vous !

Je n'ai pas supprimé les autres gadgets : les archives, les libellés et les adresses des blogs que j'aime bien (au passage, j'y mis les adresses à jour, c'était pas du luxe) sont en bas de la page.

J'espère que ça vous plaira.

Très bientôt je vous reparle de vrais trucs. J'ai beaucoup de projets XIXème sur le feu, dont certains sont bien avancés.

vendredi 20 mars 2015

Robe de mariée années 1920

Il y a quelques mois, j'ai réalisé un costume de mariée des années 1920 pour une pièce de théâtre. Elle n'est pas 100% historique, car devait répondre à une utilisation en scène et trouver sa place dans un budget matières premières très serré. Néanmoins, voici quelques astuces de création et des photos. 
Comme pour ma robe bleue et ma robe violette de la même époque, cette robe de mariée se compose d'une robe de dessous en satin blanc et d'une chasuble en dentelle et satin. On retrouve souvent des superpositions de ce genre dans les tenues habillées de cette époque et j'avoue que j'aime beaucoup jouer à "caché-trouvé" avec différents tissus sur une même tenue.
La robe de dessous a été réalisée selon le même patron que d'habitude (clic). Je n'ai pas grand chose à en dire, cette toile fonctionne toujours aussi bien.  
La chasuble en dentelle a été construite selon le même mode opératoire que ma robe d'été (clic). Et c'est vraiment très facile à réaliser. 
Quelques astuces/idées : 
  • J'ai ajouté deux morceaux de rubans dans le dos qui permettent de cintrer légèrement la chasuble (comme une martingale en fait). J'avoue que c'est une concession à l'historicité de la tenue, mais j'ai du mal à renoncer à la coquetterie d'une taille un tout petit peu marquée.
  • J'ai recréé un liseré sur la dentelle (qui n'en avait pas à la base) en la découpant suivant les motifs. cette méthode, très chronophage avouons-le, a un double avantage : d'une part c'est plus joli que si j'avais coupé droit, d'autre part c'est plus solide puisque je n'ai sectionné aucun des fils délimitant les motifs. En jouant sur le nombre de motifs qu'on retire, on peut donner une forme à la pièce, comme pour le décolleté en V par exemple. 
  • mon motif étant en longueur, il m'a fallu trouver une solution pour avoir à la fois un liseré vertical (aux emmanchures notamment) et horizontal (à l'ourlet). Bien simple : j'ai retourné le sens de la dentelle à la hauteur des cuisses (j'aurai pu le faire un peu plus haut pour donner un effet taille basse) en insérant une bande de satin. 

ici on voit bien que les motifs sont verticaux au-dessus de la bande de satin et horizontaux en -dessous. On voit aussi les effets créés à l'encolure et aux emmanchures en découpant le long des motifs.
Pour terminer, deux mots sur le voile. Il est réalisé comme ça :

Il est en tulle tout simple, avec un peu de dentelle et des bouquets de petites fleurs en tissu. Je l'ai fait très long parce qu'on voit souvent des voiles plus longs que les robes à cette époque. Il se fixe avec deux épingles à chignon directement dans la coiffure. 

  


lundi 9 mars 2015

Carnaval de Venise 2014 J3 : contes et légendes et J4 : faune et flore

Dernier billet sur Venise 2014. Aujourd'hui les costumes du loup et de l'agneau. 

Les thèmes des jours 3 et 4 étant contes et légendes d'une part, faune et flore de l'autre, nous avons joué les radins-malins-coquins et opté pour des costumes communs. Sur la confection tout est expliqué ici pour l'agneau (clic) et ici pour le loup (clic).



crédits photos : Carmène 2014 et Fanny Wilk 2014

En ce qui me concerne, c'est LE costume que j'ai le plus aimé porter à Venise.

  • D'abord parce qu'un Brunswick c'est chaud et c'est confortable comme un survet' du dimanche. 
  • Ensuite parce que le couple agneau/loup a bien fonctionné. Je me suis bien faite traitée de "lapin" par un gamin sur la place saint Marc, mais disons que c'est pardonné.
  • Enfin, et ce n'est pas négligeable du tout, parce que j'ai trouvé mon loup très beau. Franchement du loup comme ça, on en mangerait non?
Crédit photo : Novita 2014

crédits photos : Fanny Wilk 2014
Vue de ces plis qui me font plaisir (et du loup qui SE fait plaisir en fond), je ne sais aps qui je dois créditer pour la photo : auteur, se manifester !
la ménagerie au Quadri, crédits photo Fanny Wilk 2014
crédits photos : Fanny Wilk 2014
crédits photos : Fanny Wilk 2014
verre improbable entre un loup et une abeille. A Venise, tout est possible crédits photos Carmène 2014

Crédits photos Carmène 2014
Crédit photo : la dogaressa
Crédit photo : la dogaressa