lundi 12 décembre 2016

Comment plisser un kilt ?

Après plus d'un an de silence sur ce blog, j'ai reçu le plus beau des commentaires, de la part d'une lectrice que je n'ai jamais rencontrée. ça m'a fait un truc mes amis ! Je me sens reboostée pour des mois. Je ne suis pas certaine de tenir la cadence mais j'ai pris la résolution de finir et mettre en ligne les 250 articles en attente depuis des mois. Même si tout n'est pas léché-neuf-gavé de super photos, ça sera toujours plus utile en ligne que dans les brouillons de blogger.
Je ne vous connais pas, mais je vous embrasse.

Et pour commencer, une nouvelle occasion de déclarer mon amour des mathématiques en général et à la géométrie en particulier :-)

Ces recherches et expérimentations remontent à l'été/automne 2015, lorsque j'ai cousu un kilt pour Jean dans la perspective de notre participation au GN Highlands.

Il y a d'innombrables façons de plisser un kilt, mais celle qui est à la fois la plus simple et, pour moi, la plus emblématique d'un kilt consiste à enchaîner des plis plats, tous dans le même sens. Pour votre information, ça s'appelle un "knife pleated kilt". Il y a par contre une contrainte importante concernant le motif : un kilt de qualité est plissé de façon à ce que le motif soit reconstitué sur les parties visibles du pli. Pour vous faire une idée de ce que je raconte, je vous renvoie vers les magnifiques kilts de Lady Chrystel.

Pour commencer vous devez :
  • mesurer la largeur du motif de votre tartan. Le mien fait 6,8 cm (voir photo)
  • choisir la largeur de vos plis. Plus les plis sont étroits, plus le kilt sera ample et lourd. J'ai opté pour des plis de 4 cm, c'est beaucoup mais n'ayant que 3 m de tissu, je ne pouvais pas faire des plis plus étroits.

Ensuite, faites deux gabarits : un de la largeur des plis (4 cm) et un multiple de vos motif (pour moi 2 x 6,8 cm). La reine des schémas sur Paint ayant encore frappé, voici le résumé :
 
 
 
Chose importante : le premier pli doit être dans le sens opposé à tous les autres. 

Pour finir mon kilt, j'ai choisi de coudre les plis jusqu'aux hanches (couture à la main, point invisible). Cela n'a rien d'obligatoire mais donne un peu de tenue quand votre lainage est un peu juste en grammage. Le tout est ensuite monté sur une ceinture et agrémenté de fermetures en cuir et d'une broche (à chardon of course!).

Et voici le résultat, vu par Jérôme Verdier (Crédits photos : Jérôme Verdier 2015)

mardi 27 octobre 2015

Coiffe XVIIIème : tutoriel et patron

Aujourd'hui nous innovons sur le blog avec un patron et le tutoriel qui explique comment l'utiliser ! Vous me direz si ça vous est utile et si c'est compréhensible. J'ai pris un certain plaisir à reporter proprement le patron, je suis prête à recommencer s'il s'avère que ça sert à quelqu'un.

L'idée est donc de coudre un bonnet XVIIIème, le genre que les dames portent souvent, avec ou sans chapeau par dessus, avec ou sans dentelles et rubans, en lin ou en mousseline... Bref, souvent quoi. Le mien sera porté avec mon Brunswick revisité, je le voulais donc très simple. Il est en voile de coton fin et j'ai épinglé à l'arrache un bout de ruban de satin (mais ça n'est ni définitif, ni dans le tutoriel).

Voilà en images ce que je vous propose de réaliser (la coiffure n'en est pas une, le chemisier Cochonou est terriblement 2015 - enfin probablement 2012 - mais remarquez que c'est remarquablement coordonné en termes de couleur)
  
1) Imprimer et découper le patron en cliquant sur ce lien. Il est en taille réelle, c'est plus facile comme ça !
2) Découper chaque pièce une fois dans le tissu. Attention, les marges de couture ne sont pas incluses, à vous de les prévoir en fonction de vos habitudes.
  • la pièce 1 se découpe sur le pli
  • la pièce 2 se découpe sur le pli également
  • la pièce 3 est en fait un gabarit, il s'agit de découper une bande de 120 x 7 cm. On peut aussi remplacer cette pièce par 120 cm de dentelle par exemple
3) Selon votre degré d'historicité/maniaquerie de la finition, faites un point zig zag sur tous les bords des pièces 1 et 2 et sur le côté bleu ciel de la pièce 3. 
4) Ourler la pièce 3 sur le grand côté opposé au côté bleu ciel. Plisser ou froncer la pièce 3 et coudre sur la pièce 2, le long du trait bleu ciel. Ouvrir la couture au fer. Ourler le long des petits côtés des pièces 2 et 3.
5) Froncer la pièce 1 le long des pointillés rouges et coudre sur la pièce 2 le long du trait rouge, puis entre les points A et B. Ouvrir la couture au fer. 
6) Coudre une coulisse à ruban entre les points B, le long du trait bleu foncé (en rabattant la marge de couture sur elle-même, cela devrait suffire), en laissant une ouverture au milieu. Passer un ruban dans la coulisse.
 
Décorer à sa guise et voilà !
Comme j'ai fait le patron en même temps, j'ai du mal à estimer le temps que ça peut prendre, mais je dirais deux heures en faisant toutes les coutures et les ourlets visibles à la main. 

mardi 20 octobre 2015

Ma garde robe 1879 en GN

J'ai participé il y a trois semaines à la seconde édition du GN Highlands. Alors autant vous dire que même trois semaines après, je garde un souvenir magique de ce weekend.
J'étais ravie de mon rôle, je me suis amusée comme une folle à être cette Isabella Perez, une Espagnole catho (tellement drôle à jouer !), un brin mère poule (là je voyais bien le pitch :-)) qui se fraye un chemin finalement sympa dans une société pas franchement amicale au premier abord. Au final, Isabella comme moi avons vécu un weekend assez extraordinaire.
Jean incarnait un Écossais sorti du rang, homme d'affaires efficace et aimant comme un homme de 1879 pouvait l'être (et je n'en dirai pas plus...). Tout ce que je peux dire c'est que le rôle lui allait bien aussi.
Ajoutez à ce casting une organisation du tonnerre et un cadre aussi beau que confortable, vous obtenez vraiment un excellent moment.
Alors encore une fois, merci aux organisateurs, Fanny, Fenriss et Hervé, et à l'association Les Amis de Miss Rachel. Merci aux PNJ et à tous les autres joueurs. Décidément, on reviendra !

Voici maintenant les photos de ce weekend, sur lesquelles on voit bien entendu les tenues réalisées pour l'occasion. Ce sont de belles photos, faites pour montrer des personnages et refléter leur personnalités. J'avoue avoir un peu regretté qu'elles ne montrent pas davantage les costumes, mais ce n'était pas leur objectif. Du coup, je pense que je ferai une séance avec Jean pour vous montrer ces tenues plus en détails.

Samedi - robe beige et rouge pour moi, kilt pour Jean 
(j'ai préparé un article sur la confection du kilt, ça vient)

Crédits des 6 premières photos : Jérôme Verdier - Photographe
 
  
Crédits des 3 dernières photos : Fenriss 2015



Bal du samedi soir - robe en velours bleu et dentelle noire pour moi, queue de pie pour Jean
C'est de ces tenues que j'ai le moins de photos, ce qui est dommage parce que je crois qu'on n'était pas mal...

Dimanche - robe noire et or pour moi et tenue de ville pour Jean

 Crédits des deux premières photos :  Jérôme Verdier - Photographe
 
 Vous pensiez que je savais broder... et ben non !
 Crédits des 3 dernières photos : Fanny Wilk 2015

Finalement, ça se voit sur les images qu'on était bien dedans !

mardi 6 octobre 2015

Finitions

En attendant les photos de ce fantastique week-end en 1879, je vous explique comment j'ai terminé ma tenue de jour rouge/beige et vous en montre quelques détails. Pour ceux qui la connaissent, je me suis payé un bel épisode de "Fanny's life" dans les jours qui ont précédé le GN. Mais ça en valait tellement la chandelle !

Alors déjà un mot sur la pièce secrète de la surjupe dont je vous ai parlé. La partie avant y rejoint la partie arrière. J'ai fait deux fentes : une pour pour pouvoir entrer dans la jupe au niveau de la ceinture et une pour régler l'ampleur à l'ourlet.
Cette pièce est montée sous les parties en tissu et sur l'arrière de la surjupe.
Ensuite je me suis payée le plus gros kiffe de ma courte vie de costumière : J'ai pris d'énormes morceaux de soie et je les ai drapés directement sur Miette le mannequin de couture. ça faisait un bruit délicieux de taffetas qui crisse (les initiés comprendront) et ça se mettait en place tout seul pour n'en pas bouger. En plus il faisait beau, comme les photos en témoignent, et la lumière venait jouer dans le tissu. Donc je répète :

LE PLUS GROS KIFFE EVER

Et voilà ce que ça a donné :
 
 
Quant à la veste, je vous l'ai dit, j'ai miséré. Elle ne ferme pas sur mon mannequin mais elle ferme sur moi (c'est toujours mieux que l'inverse même si ce n'est pas pratique pour travailler). Ici vous en voyez une version sans manche (sans blague?) et sans doublure. Elle compte une poche à gauche. C'est Green Martha qui m'en a donné l'envie avec son article sur les robes à poches et franchement, c'était pratique.
Pour finir, une image de mon petit chapeau minute (je voue prépare définitivement un tuto là-dessus). La photo est de Chrysea. Merci à elle.

mercredi 30 septembre 2015

En retard...

Je vous avais promis des nouvelles dimanche soir mais c'était tellement la course que j'ai failli. Pour vous donner une idée du niveau de stress qui a été le mien ces derniers jours, je pars en déplacement cet après-midi, avec impossibilité de toucher une machine à coudre d'ici le GN et ma robe n'est pas totalement terminée. Ca va donc se finir à la main dans la chambre d'hôtel ! On parle toujours de la robe ;-)

Bref, je ne peux pas vous mettre des tas de photos par ce que je prends ça à l'arrache et sans miette le mannequin de couture, mais ça vous donnera une idée. 
Encore beaucoup de choses tiennent avec des épingles mais il y a quand même eu pas mal de boulot sur cette tenue. J'ai aussi fabriqué mardi soir en 10 minutes un petit couvre chef que je n'oserais pas baptiser chapeau. Quand j'aurais plus de temps j'améliorerai un peu la technique pour un rendu plus wahou, mais je crois qu'il y a un certain potentiel pour un tuto de chapeau express.
Sinon je pense avoir commis toutes les erreurs possibles sur le montage de cette robe, certaines plusieurs fois histoire d'être bien sûre qu'il ne fallait pas s'y prendre ainsi.

  • j'ai fait quelques modifications sur les pièces définitives du corsage sans repasser par la case toile. Ce qui fait qu'au moment de poser la doublure c'était l’enfer, rien ne correspondait. J'ai été obligée de tout poser à la main, pas pièce à pièce mais presque.
  • j'ai changé 20 fois d'avis sur la façon de traiter la bande rouge de la taille et les espèces de basques en-dessous (bande unique droite ou formes rapiécées? Doublure ou pas? Fronces ou plis?). Pour votre info complète j'ai finalement opté pour des bandes rectangulaires (les coutures ici ça faisait moche), doublées (pour donner du volume) et plissées (histoire de goût). 
  • j'ai monté à l'envers ma surjupe (deux fois pour le coup). Le montage de celle-ci est assez compliqué à vrai dire. Pour éviter d'avoir trop de volume de tissu à la taille, les panneaux de côté ne sont pas rectangulaires mais trapézoïdaux. Celui de dos est rectangulaire. Tout ce beau monde vient se placer sur une pièce cachée que je vous montrerai à l'occasion. Il faut donc une sacrée capacité à se projeter dans l'espace pour savoir s'il faut coudre endroit contre endroit ou endroit contre envers pour que ça rende bien au moment du retournement. Capacité que je n'ai pas. Et au passage les panneaux sont plissés le long de la pièce secrète, histoire d'ajouter un peu de piment à l'affaire.
Bref beaucoup de temps, pas complètement perdu puisque je suis très satisfaite du résultat, mais ça n'a pas arrangé le stress ambiant... En tout cas mon boss avait raison de répondre, quand je lui ai raconté comment Minus était une sacrée tête de mule qui ne lâchait rien, "vous savez ce qu'on dit : les chats ne font pas des chiens". Et paf dans les dents !

Je ne suis pas certaine d'avoir les moyens techniques de vous donner des nouvelles avant le retour de GN. Mais promis, cette tenue sera finie !

vendredi 25 septembre 2015

127 plis plus tard...

J'ai terminé aujourd'hui la jupe de dessous pour la tenue de jour beige et rouge dont je vous parlais lundi. J'ai évidemment passé pas mal de temps sur les très nombreux plis plats qui décorent l'ourlet. J'en suis très contente parce qu'ils sont bien fins, longs et réguliers. C'est vraiment ce que je visais.  
 
NB : Miette le mannequin de couture est un peu plus petite que moi, donc j'ai beaucoup monté la ceinture pour que ça ne traîne pas par terre.
A l'intérieur, les plis sont sagement tenus par un fil et des points arrières.

La partie supérieure de la jupe est en coton (elle ne sera pas visible au final, il y a une surjupe) et elle a été réalisée en suivant le tutoriel de Lucie. Il vraiment facile à suivre et rapide à réaliser. Beaucoup plus rapide en tout cas que le patron du Janet Arnold que j'avais agrandi, et qui nécessite beaucoup plus de découpe. Là non, les coupes sont droites (à tel point que je me demande si elles sont vraiment toutes utiles...) et moins nombreuses. 
Par contre, j'avoue que j'aime un peu moins la forme finale, il y a quand même plus de tissu sur les hanches et le volume part un peu moins vers l'arrière.
C'est d'ailleurs intéressant comme expérience : ça montre bien qu'à toutes les époques il y a eu des coupes différentes, convenant plus ou moins bien à un corps et des goûts donnés. 
Ce week-end va être en grande partie consacré à cette robe. Je vous fais un point dimanche soir ! 

lundi 21 septembre 2015

Tenue de jour natural form beige et rouge

Je participe début octobre à un jeu de rôle grandeur nature qui nous fera voyager en 1879. D'où l'abondance de tenues fin XIXème sur ce blog en ce moment. J'ai besoin, à minima, d'une tenue de jour et d'une tenue de bal. On pourrait donc considérer que je suis équipée avec ma robe noir et or pour la journée et ma robe velours bleu/dentelle noire pour le bal.
Sauf qu'à force d'y penser, il m'est venue cette idée que ma tenue de jour n'était pas très adaptée pour le mariage et l'anniversaire que nous allons célébrer le samedi. Elle est quand même noire après tout. Et un peu sévère pour une fête. Vous me voyez venir : il me faut une seconde tenue de jour.
J'ai bien envie de reproduire le modèle de droite de cette planche de la Revue de la Mode. C'est un modèle relativement simple mais très élégant je trouve.
Par contre, je n'ai pas trouvé de fausse fourrure qui me convienne et je trouve de toutes façons les tons du modèle trop ternes. En faisant le tour de mon stock (ce qui a été rapide car je suis une indigente) j'ai trouvé ces deux beaux coupons de 3 mètres chacun, en soie jaune/beige avec des motifs imprimés beiges. ça c'est digne d'une fête ! Sans flash à gauche, avec à droite.
 
Et puis, quitte à assumer la couleur, autant s'inspirer aussi du modèle de gauche de la même planche et jouer le contraste à fond en remplaçant la fourrure par des pièces de soie rouge. Je vous montre aussi tout un tas de glands et des boutons recouverts de fourrure achetés chez Temps d’Élégance, qui pourraient bien rejoindre la décoration.
Dis voir, tu ne serais pas en train de nous dire que tu vas te faire une robe en soie là? ET SI. Pour la première fois, je vais me payer ce luxe. J'en suis toute chose !

Enfin, comme je risque quand même d'être un peu short niveau temps, je vais utiliser un chemisier beaucoup plus tardif (1910-1920) retrouvé dans un grenier. Je vous l'avais déjà montré il y a quelques années mais c'est la première fois que je le porterai réellement.
 
Voilà, vous avez l'idée générale. Maintenant, y a plus qu'à... et il me reste 10 jours !