lundi 20 juin 2011

Être une femme à travers le temps (suite et fin)

Ceci est le troisième et dernier épisode d’une série de post sur les femmes au XVIIIème siècle qui traite :
De l’habillage : cliquez ici pour réviser
Du corset : cliquez ici pour réviser
Des paniers et jupes : lisez la suite !

Pour commencer, il faut savoir que les "paniers" sont des jupons baleinés qui se placent sous la robe. ils sont de forme ovoïde et donne cette allure si particulière au XVIIIème siècle : très large vu de face et très fine vue de profil. Je vous renvoie vers cette page web pour en voir un exemple, les miens sont trop moches pour être pris en photos (c'est un tas de gros scotch de déménagement marron et tubes en plastique de chez Casto...)

Les observations du jour vont être triviales, néanmoins fondamentale pour une tentative d'appréhension de la condition des dames d'antan :
  • la première c'est qu'il leur était assez compliqué d'évoluer dans des espaces réduits. Les beaux escaliers creusés dans l'épaisseur des murs des châteaux ou les ballades en forêt entre les arbres n'étaient pas pour elles, ou du moins pas dans cette tenue (car les robes à paniers sont quand même des robes de cour, la plupart des dames portant hors cérémonies des robes plus légères). Les contraintes contemporaines étant d'un autre ordre il est aujourd'hui possible d'affirmer (après test) que les tourniquets du métro ne permettent pas le passage en robe à paniers. Pour prendre les transports en commun ainsi affublée, il faut se faire ouvrir la porte poussettes/fauteuils roulants. 
  • secundo, porter ce genre de tenue contraint les mouvements par  crainte d'accrocher et de briser un objet fragile. Il faut se figurer un changement complet de proportion : vous mesurez désormais un mètre de large et êtes dépourvu de capteurs sensoriels à chaque extrémité. Le risque est à la hauteur de votre nouveau tour de hanches : grand ! Ainsi j'imagine ainsi nos dames faire des gestes tous petits riquiquis, ridicules et précieux... et je les comprends ! La tenue crée donc naturellement un éloignement entre la femme et son univers, car pour ne pas heurter, pour ne pas casser, on se tient éloigné. 
  • enfin, ces tenues sont d'abominables voiles dont la prise au vent est démentielle! Quand Zéphir est de sortie, Madame reste à la maison. de même lorsqu'il pleut : imaginez le poids de la chose imbibée d'eau ! Du coup, ne restent plus que les jours de beaux temps, par lesquels vous aurez plaisir à transpirer tout votre sou dans un accoutrement bien lourd... 
Il ne s'agit pas non plus d'exagérer, s'habiller au XVIIIème siècle n'est pas une torture. Il y a même de très bons côtés (j'aurais grand plaisir à vous parler de la douce caresse des jupes le long des jambes).
Mais s'il est vrai qu'on s'habitue à tout, ce petit aspect de notre histoire commune à toutes nous permet aussi de réaliser que ces belles choses, qu'on aime à porter pour le fun, ne doivent redevenir la norme à aucun prix, sous peine de nous faire replonger illico presto dans les limbes de l'objectivité. N'oulions pas que le costume, n'est pas anodin. Son caractère décoratif ne doit pas masquer qu'il peut être réellement contraignant, physiquement comme symboliquement.

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