vendredi 20 mars 2015

Robe de mariée années 1920

Il y a quelques mois, j'ai réalisé un costume de mariée des années 1920 pour une pièce de théâtre. Elle n'est pas 100% historique, car devait répondre à une utilisation en scène et trouver sa place dans un budget matières premières très serré. Néanmoins, voici quelques astuces de création et des photos. 
Comme pour ma robe bleue et ma robe violette de la même époque, cette robe de mariée se compose d'une robe de dessous en satin blanc et d'une chasuble en dentelle et satin. On retrouve souvent des superpositions de ce genre dans les tenues habillées de cette époque et j'avoue que j'aime beaucoup jouer à "caché-trouvé" avec différents tissus sur une même tenue.
La robe de dessous a été réalisée selon le même patron que d'habitude (clic). Je n'ai pas grand chose à en dire, cette toile fonctionne toujours aussi bien.  
La chasuble en dentelle a été construite selon le même mode opératoire que ma robe d'été (clic). Et c'est vraiment très facile à réaliser. 
Quelques astuces/idées : 
  • J'ai ajouté deux morceaux de rubans dans le dos qui permettent de cintrer légèrement la chasuble (comme une martingale en fait). J'avoue que c'est une concession à l'historicité de la tenue, mais j'ai du mal à renoncer à la coquetterie d'une taille un tout petit peu marquée.
  • J'ai recréé un liseré sur la dentelle (qui n'en avait pas à la base) en la découpant suivant les motifs. cette méthode, très chronophage avouons-le, a un double avantage : d'une part c'est plus joli que si j'avais coupé droit, d'autre part c'est plus solide puisque je n'ai sectionné aucun des fils délimitant les motifs. En jouant sur le nombre de motifs qu'on retire, on peut donner une forme à la pièce, comme pour le décolleté en V par exemple. 
  • mon motif étant en longueur, il m'a fallu trouver une solution pour avoir à la fois un liseré vertical (aux emmanchures notamment) et horizontal (à l'ourlet). Bien simple : j'ai retourné le sens de la dentelle à la hauteur des cuisses (j'aurai pu le faire un peu plus haut pour donner un effet taille basse) en insérant une bande de satin. 

ici on voit bien que les motifs sont verticaux au-dessus de la bande de satin et horizontaux en -dessous. On voit aussi les effets créés à l'encolure et aux emmanchures en découpant le long des motifs.
Pour terminer, deux mots sur le voile. Il est réalisé comme ça :

Il est en tulle tout simple, avec un peu de dentelle et des bouquets de petites fleurs en tissu. Je l'ai fait très long parce qu'on voit souvent des voiles plus longs que les robes à cette époque. Il se fixe avec deux épingles à chignon directement dans la coiffure. 

  


lundi 9 mars 2015

Carnaval de Venise 2014 J3 : contes et légendes et J4 : faune et flore

Dernier billet sur Venise 2014. Aujourd'hui les costumes du loup et de l'agneau. 

Les thèmes des jours 3 et 4 étant contes et légendes d'une part, faune et flore de l'autre, nous avons joué les radins-malins-coquins et opté pour des costumes communs. Sur la confection tout est expliqué ici pour l'agneau (clic) et ici pour le loup (clic).



crédits photos : Carmène 2014 et Fanny Wilk 2014

En ce qui me concerne, c'est LE costume que j'ai le plus aimé porter à Venise.

  • D'abord parce qu'un Brunswick c'est chaud et c'est confortable comme un survet' du dimanche. 
  • Ensuite parce que le couple agneau/loup a bien fonctionné. Je me suis bien faite traitée de "lapin" par un gamin sur la place saint Marc, mais disons que c'est pardonné.
  • Enfin, et ce n'est pas négligeable du tout, parce que j'ai trouvé mon loup très beau. Franchement du loup comme ça, on en mangerait non?
Crédit photo : Novita 2014

crédits photos : Fanny Wilk 2014
Vue de ces plis qui me font plaisir (et du loup qui SE fait plaisir en fond), je ne sais aps qui je dois créditer pour la photo : auteur, se manifester !
la ménagerie au Quadri, crédits photo Fanny Wilk 2014
crédits photos : Fanny Wilk 2014
crédits photos : Fanny Wilk 2014
verre improbable entre un loup et une abeille. A Venise, tout est possible crédits photos Carmène 2014

Crédits photos Carmène 2014
Crédit photo : la dogaressa
Crédit photo : la dogaressa

vendredi 6 mars 2015

Carnaval de Venise 2014 J2 : écossais ou costumes de scène XVII°

Suite des photos de Venise qui avaient mis un an à arriver. Aujourd'hui du gros lourd puisque je vous montre des costumes que vous n'avez jamais vraiment vus portés : Louis en Mars et Athénaïs en Vénus.

Probablement le plus gros ego-kiff de tous les temps pour Jean : se promener en golden Louis XIV dans Venise, afficher force ruban, dentelle et poule à son bras, et laisser "les autres" s'écarter pour nous laisser passer. J'avoue qu'il m'a fait un peur ce jour là ! Mais qu'est-ce qu'on s'est marrés !
crédits photo Fanny Wilk 2014
Jean a donc porté sa tenue de Louis XIV en Mars
Je l'ai déjà dit mais je me répète : cette tenue est certainement sa préférée. Vive la jupe culotte pour les hommes !

crédits photo Fanny Wilk 2014
Et pour moi, voilà la tenue d'Athénaïs au presque complet avec :
Je dis quasi complet car la colombe a été tellement écrasée pendant le voyage qu'elle n'est pas sortie et que l'étole fine a été remplacée par une cape plus épaisse (car à Venise, ça caille coco).
rencontre entre des écossais et des figures baroques, crédits photo Fanny Wilk 2014
crédits photo Fanny Wilk 2014
Même si je suis très déçue par mes plis canons sur la jupe de Vénus, je trouve que cette tenue claque pas mal. J'aime beaucoup la chemise : outre qu'elle est hyper agréable à porter (la soie, mes amis, il n'y a que ça de vrai), elle a vraiment cet effet "à poil mais habillée" des tableaux baroques. Le petit corset sous poitrine est aussi très mignon et bien confortable.

mercredi 4 mars 2015

Carnaval de Venise 2014 J1 : vert et violet... ou pas ! et J5 : deuil

Non, nous n'étions pas à Venise en 2015. Mais nous y étions en 2014 !
Et comme tout vient à point à qui sait attendre, voici enfin le récit de ce très beau voyage et les photos. Sauf mention contraire, elles sont de Jean Creative Commons License.

Il était une fois deux néophytes de Venise débarquant en plein milieu du Carnaval. Après une forte frayeur devant le distributeur de billets de l'aéroport et une magnifique traversée de la lagune en bateau taxi sous un délicieux soleil, nous avons sauté dans nos costumes. Enfin, "sauter dans un costume" n'est pas une expression très judicieuse quand on sait qu'il faut une bonne heure pour se coiffer et s'habiller
Le thème du jour était "vert et violet" mais Jean et moi n'avions pas de costumes appropriés. J'ai porté ma robe de deuil et une grande cape en velours pourpre (ce qui faisait un peu de violet quand même). Jean s'est consacré aux photos. Et en avant pour une première promenade dans la cité des doges. 




Quatre jours plus tard, le thème donné était le deuil. Et devinez quoi, j'ai ressorti ma robe de deuil ! Cette fois, j'étais dans le ton. Elle était accessoirisée différemment pour un rendu plus sombre.
Au Florian, crédits photo Fanny Wilk 2014
Drame devant le pont des soupirs crédits photo Fanny Wilk 2014
Crédits photo Fanny Wilk 2014
Tous en moire noire, crédit photo Fanny Wilk 2014
Ces photos me sont d'autant plus chères que la robe est maintenant vendue et qu'il ne m'est plus possible d'aller la contempler quand j'en ai envie !

lundi 9 juin 2014

Robe 1920 de jour (idéale pour les femmes enceintes qui ont chaud)

Voilà le pitch : samedi 10h du matin , il fait déjà 30°C et je n'ai que de jeans de grossesse à porter. Bref, c'est la merde vestimentaire, une fois de plus. Mais qu'à cela ne tienne, nous sommes samedi et j'ai le temps de me faire un truc plus adapté.
Ainsi, vous l'aurez compris, cette tenue n'est pas faite pour être historique à la base, mais comme elle est fortement inspirée et que le rendu est vraiment proche d'une robe 1920, je vous la montre. En plus, c'est facile à faire : 2h30, montre en main.

L'objectif est donc de réaliser cette robe :
Elle a décidément un petit côté Match Point qui ne me déplaît pas du tout. 
A mon avis, elle est déclinable dans plein de versions en changeant simplement les décors. On peut l'imaginer noire avec tout ou partie du dos en dentelle pour le côté glamour. On peut l'imaginer colorée avec un biais contrastant. Avec une encolure carrée, un volant à la jupe... Bref, il y a du potentiel sur cette forme. 
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Pour commencer, taillez deux rectangles identiques. La largeur est donnée par l'amplitude que vous souhaitez avoir à l'ourlet (60 cm x 2 pour moi) et la longueur par la hauteur totale du vêtement de l'épaule à l'ourlet (1m pour moi). Petite astuce : si vous êtes enceinte, la hauteur du vêtement se mesure par l'avant du corps et non par le dos. Car tout le tissu que la robe va utiliser pour faire le tour de votre ventre risque de vous manquer à l'ourlet et vous aurez une mini-jupe si vous n'avez pas prévu.
Tracez ensuite les formes :

  • la taille basse que j'ai mesurée pour qu'elle tombe pile poil sur l'élastique du slip (bon repère, non?). En mesurant toujours par l'avant on est chez moi à 60 cm de l'épaule,
  • l'encolure, les épaules et les emmanchures (je les ai faites larges, 18cm, car c'est l'été) que j'ai pompées sur un top que j'aime bien.
  • la couture de côté qui relie simplement le bas de l'emmanchure à l'extérieur de l'ourlet.

Désolée, on ne voit pas bien mes traits sur la photo.
Découpez.
Faites les décors. Dans mon cas, j'ai opté pour de l'entre-deux en coton crocheté et deux petits plis religieuse. Je n'ai décoré que l'avant car je n'avais que 2,5m de ruban.
 
 
Faites une petite boutonnière au centre du panneau avant, à hauteur de la taille que vous avez tracée. Assemblez panneaux avant et arrière.
Posez un biais fin sur l'intérieur à hauteur de la taille pour ménager une coulisse, dans laquelle vous glisserez au choix un ruban ou un élastique.

C'est fini !

vendredi 23 mai 2014

Etre une femme (enceinte) à travers le temps

Vous vous souvenez peut-être de mes petites réflexions à deux balles sur l'influence du costume sur la vie des femmes ? Et bien en voici une autre !

Cet épisode d'adaptation d'un costume "à mon état" m'a amené quelques réflexions que je partage avec vous. Mon propos n'a aucune visée scientifique, il est juste basé sur mon ressenti perso. Car soyons clairs : je ne suis pas historienne, mais je réfléchis quand même parfois.

Pour la faire courte, je suis surprise et assez admirative de la façon dont la mode féminine a intégré les fluctuations du corps de la femme pendant des générations. Car même en dehors des périodes de grossesse (et encore plus pendant), nos corps changent. On prend du poids, et on en perd, et ce volume si beau dans la poitrine devient si laid dans les cuisses, et les vielles dames se voûtent... Et s'il est aujourd'hui il est impensable de tenir toute sa vie d'adulte dans le même jean, je pense sérieusement qu'il était envisageable de garder une robe toute une vie aux XVII° et XVIII° siècles. La relation d'adaptation réciproque entre le corps et le vêtement histo me semble être beaucoup moins déséquilibrée qu'on le pense parfois. Certes, les costumes XVII° et XVIII° modèlent violemment le corps. Mais derrière toute cette rigidité (que je ne nie pas) se cache quand même un vêtement qui est capable d'accepter des changements assez drastiques du corps. Quelque part (même si je n'aime pas ce genre de comparaison à la serpe), nos jeans de tailles standardisées qui ont l'air si souples et adaptables n'en font pas autant.

Cela m'amène aussi une réflexion sur la praticité des vêtements. On dit souvent que nos vêtements contemporains sont plus "pratiques". C'est vrai que pour prendre le métro et aller bosser dans un bureau de 4m², la robe ballante n'en impose pas au tailleur pantalon. Par contre pour fabriquer un bébé, le match s'inverse (rapport à ce que j'ai dit ci-dessus sur la capacité du vêtement à s'adapter au ventre qui gonfle). D'où ma question : pratique pour quoi ? 
Les femmes occidentales font aujourd'hui grosso modo 2 bébés dans leur vie, soit 18 mois de grossesse et 10 mois où c'est véritablement la galère pour s'habiller. 10 mois, sur 360 de fécondité (de 15 à 45 ans) -> 3% du temps, épiphénomène. Seulement, quand vous faites 10 mioches et que vous mourrez précocement à 40 ans, ça fait 50 mois de galère vestimentaire sur 300 -> 17% du temps, on n'est plus dans la même optique. Etre enceinte devient une véritable activité dans la vie d'une femme. Et sa tenue, quelque part... elle doit être pratique pour ça.
On pourrait même élargir, en étant un peu osé : si on considère que la fonction principale de la femme c'est de reproduire l'espèce*, le fait qu'elle porte des vêtements ouverts qui ne bloquent pas l'accès à son sexe n'est pas si débile que ça (inacceptable pour une occidentale de 2014, mais pas complètement déconnant du point de vue de la logique pure). De même que de porter des tenues qui mettent en valeur les caractères sexuels secondaires (poitrine et rapport taille-hanches).

Bref, je ne démontre rien, et ne conclue même pas grand chose, mais cette adaptation de tenue de bourgeoise a ouvert des nouveaux champs de réflexion chez moi. J'aimerais bien savoir ce que vous en pensez...

* Attention à ne pas y voir un jugement de valeur. Je ne partage pas l'avis, je dis juste qu'il était répandu il y a 300 ans. 

mercredi 21 mai 2014

Loosers

Ah ! Non ! C'est un peu court jeune homme !
On pouvait dire... Oh Dieu... bien des choses en somme !
Agressif : pour acheter deux billets TGV,
Vous n'êtes pas foutus de vous organiser ?
Amical : je comprends, c'est vrai que c'est bêta,
Vous êtes par ici et vos costumes sont par là.
Descriptif : à 400 Km de distance,
Vous oubliez de voter pendant les réjouissances.
Curieux : n'avez-point de travail urgent
qui de vous amuser ne vous laisse le temps ?
Gracieux : vos chers parents seraient bien aise sans doute,
de revoir vos frimousses avant le mois d'août. 
...

Tout ça pour dire qu'une fois encore, nous ne serons pas à la journée grand siècle cette année, parce qu'on est des boulets et qu'on ne sait pas s'organiser. Je suis d'autant plus colère que je m'étais préparé un costume un peu original que j'aurais été très contente de porter à cette occasion. 

Vous le savez, j'explore depuis quelques mois la mode femme enceinte. J'ai essentiellement testé du XVIII° avec un corset et diverses tenues pour Venise (non les photos ne sont toujours pas traitées, peut-être un jour...) et un peu de XVII°. Pour varier les plaisirs, j'avais prévu de reporter la tenue de la bonne bourgeoise hollandaise du XVII° siècle, adaptée à ma condition du moment. Concrètement, je n'ai pas eu grand chose à faire. En tout et pour tout, il m'a fallu refaire une pièce d'estomac plus large. Oui, c'est tout. Récapitulons : 
  • la chemise reste inchangée, vu qu'on pourrait y tenir à deux.
  • les jupons et la jupe se portent taille haute. Bon là, certes, je les porte taille "très haute" et on voit un peu plus mes pieds. Mais ce n'est pas bien choquant. 
  • le corsage se ferme par laçage sur une pièce d'estomac. Il suffit donc de moins serrer le laçage au niveau de l'abdomen et d'avoir une pièce d'estomac un peu large. 
Voici quelques photos de la baleine historique !
 
 
 En plus, c'est assez flatteur comme tenue parce qu'en vrai, on en est là niveau bedaine :