mardi 9 juillet 2013

Robe de deuil XVIII° : étape 2, le corsage

Après la jupe, je me suis attaquée au corsage de mon anglaise de deuil. Je vous en parle parce que j'utilise une méthode différente de celle de Melly pour monter les corsages, ça changera un peu.
Avant toute chose, notons que j'utilise un autre patron que Melly dérivé, je n'ai pas honte de le dire, du Simplicity 7026. Il compte 8 pièces pour un corsage : deux milieux dos, deux côtés dos, deux côtés face et deux engageantes (enfin, le patron prévoit une pièce d'estomac mais j'ai modifié ça).
  • D'abord je triple les pièces. Ici c'était indispensable car la moire est souple et ne se serait pas bien tenue seule. Chaque pièce est donc découpée trois fois : une fois dans le tissu, une fois dans la doublure (ici, un lin blanc cassé, reste de la jupe de ma française) et une fois dans une triplure rigide (ici un vieux drap de chanvre, reste de la tenue de canotier de Jean).
Chaque pièce est découpée trois fois. Ici, le centre dos.
  • Ensuite, je baleine un peu les pièces. en général je mets 6 baleines : deux sur chacune des deux pièces de côté dos et une de chaque côté de l'overture du corsage. Avec ça, je suis sûre de moi : pas de plis disgracieux. Les casiers à baleines sont ménagés entre la doublure et la triplure. Ce qui fait qu'ils ne sont pas visibles de l'extérieur.
Une pièce côté dos avant d'être retournée. On voit bien mes deux casiers à baleines.

  • Je monte chaque pièce sur sa doublure et triplure, indépendamment des autres, en laissant le bas de la pièce ouvert. Je crante les surplus et retourne chaque pièce sur elle même avant d'assembler. Le gros avantage de cette technique c'est que les coutures sont bien rigides et constituent presque des baleines en elle-mêmes. Le gros inconvénient c'est que votre machine va montrer des signes de lassitude quand vous aller lui présenter 6 épaisseurs de tissu à piquer d'une traite. C'est le moment de dégainer la grosse aiguille à cuir, de relacher un peu la tension du fil et de chausser vos plus belles lunettes (on ne sait jamais, une aiguille est si vite cassée).
Toutes les pièces, prêtes à être assemblées
Mauvaise nouvelle : les coutures d'assemblage, comme la plupart des coutures d'ailleurs, doivent être ouvertes au fer à repasser. Enjoy !
Au final, ça donne ça vu de l'intérieur. C'est pas du tout crassou car les bords sont nets et cousus, mais c'est vrai qu'on n'en a pas trop l'habitude.

La couture d'épaule, celle pour laquelle votre machine va vous maudire (si, ça marche aussi dans ce sens là)
Et voilà ce que ça donne dans le bon sens
à l'avant pour l'instant ça baille. Il nous manque des compères, qui vondront au prochain épisode
Pour les manches, j'ai opté pour des manches coudées (ça c'est classique), très ajustées (ça c'est parce que j'avais envie). Il m'a fallu faire une ouverture pour pouvoir passer mes mains dans les manches, tant elles sont ajustées au niveau du poignet. Je me suis fendue d'une découpe un peu tarabiscottée avec un passepoil. Stylé, non?
Il ne manque plus que les boutons

4 commentaires:

  1. ça promet ! j'adore les manches ! Et la technique de montage est intéressante ça rend le tissus bien tendu, mais du coup si je comprends bien sur le patron tu prévois le double de marges de couture ?

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  2. Merci Tatiana.
    Oui, il faut prévoir le double de marges de couture.

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  3. Par curiosité, pourquoi ne pas faire une doublure plus classique, qui permet de faire tout à la machine tout en diminuant les épaisseurs des valeurs de couture (crantage, coupe des coins, etc...) carrément ? (dit celle qui n'arrive plus à lâcher les techniques histos à la main)

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  4. pour Marion : désolée de répondre si tard, je suis en retard sur ma vie en ce moment.

    Cette technique permet de mieux tendre le tissu et de rigidifier fortement le corsage. Ce qui est un avantage quand on envisage, comme je le fais en ce moment, de porter une robe sans corset si la chaleur était trop insupportable ne le dites à personne).
    Sinon je pense que c'est totalement historique : la robe "a dress of the revolution - worn for escape" de 1793 dont j'ai acheté le patron chez Nehelenia était montée comme ça. C'est ce que dit aussi James Laver dans son histoire de la mode et du costume. Ma citation n'est pas précise car j'ai prêté mon bouquin mais de mémoire il dit que les pièces sont souvent assemblées avec leur doublure avant d'être assemblées entre elles, ce qui permet de moins se galérer pour agrandir ou rétrécir la tenue si besoin il ne le dit pas comme ça bien sûr, c'est un gars bien).

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