dimanche 14 avril 2013

Tournure de jour à la gare du Nord

En ce moment, nous faisons plein de jolies photos de costumes réalisés depuis un bail et jamais vraiment montrés. C'est hyper sympa, ne prend que deux heures dans la journée et permet à Jean de s'exprimer pleinement. Et puis surtout, je peux vous montrer mon travail.
Lately we've been taking many pictures of costumes made a while ago but never properly shown. It's fun, requires only two hours in the day, and gives a good opportunity for Jean to express himself. Last but not least, I can show you my work. 

Et Paris est une ville merveilleuse : pas besoin de faire des kilomètres pour trouver l'endroit idéal qui nous replonge instantanément dans l'époque voulue ! Aujourd'hui, le XIXème (vers 1880), le baron Haussmann et les quartiers de gares.
Paris is a wonderful city : no need to travel kilometers to find a place which will promptly take us to another time ! Today, we're in the 19th century, with baron Haussmann and train stations' districts.

Pictures are from Jean Creative Commons License

  
  
   
My favorite : totally Anna Karenina like !
Globalement, le moins qu'on puisse dire c'est que la tournure n'est pas une tenue qui offense la pudeur ! Enfin la version de jour parce que la version bal... c'est une autre histoire. Du moins c'est ce que je pensais jusqu'à ce que je voie la toute première photo de la série et constate que le seul carré de peau visible est le petit morceau de cou entre l'oreille et les cheveux, soit un endroit assez délicat de notre physionomie... C'est subtil mais très sensuel je trouve.
Generally speaking, bustle dresses are anything but revealing ! At least in their daytime version, since balltime versions are completely different... Actually that's what I thought untill I saw the first picture of this series and realized the only inch of skin that can be seen is the little patch of neck between ear and hair, that is to say a rather delicate part of our body. I think it's subtle but terribly sensual.

mercredi 10 avril 2013

Le corset porté visible

J'ai pris du temps pour rédiger cet article mais il arrive enfin. J'espère qu'Audrey, qui m'a posé une question sur les corsets portés visibles, y trouvera quelques réponses... ou pas ! Parce que je n'ai pas trouvé grand chose pour être franche.

Autant on peut trouver pas mal d'exemples de corsets portés visibles du la fin du XVII° au milieu du XVIII°...
Il s'agit souvent de corsets portés sous la poitrine, manifestement lacés sur l'arrière (enfin je suppose puisqu'on ne voit rien devant) et très richement ornés (brodés, emperlés, fleuris...).
Marie -Thérèse de Bourbon, Mignard, 1688
Portrait de la duchesse du maine, Pierre Gobert, 1690's

Marquise de Gueydan en Flore, Largillière, 1730 (musée Granet)
Portrait d'une dame (explicite le bonhomme), Largillière, 1739
Portrait de Françoise, Largillière 1741














... Autant les corsets complets, avec bretelles et manches attachées dessus, ne sont pas légion et surtout pas au milieu du XVII°. 
En fait, le seul exemple que j'ai trouvé en peinture date de 1703.
La Belle Strasbourgeoise, Largillière 1703
Conclusion : je suis bien embêtée ! Je ne peux finalement que me réfugier derrière l'exemple du Victoria and Albert Museum (seule preuve, mais preuve vivante, que ce type de vêtement à bien existé).

Pour ne pas conclure sur cet échec et vous donner quand même quelque chose à lire, je vous propose une traduction de la page descriptive du corset que je souhaite reproduire, par le V&A Museum. La traduction est de moi et j'ai clairement pris des libertés syntaxiques (je me serais faite jeter aux concours avec ça), mais le sens y est. 

Type d'objet
Au XVIIème siècle, le corset rigide est un élément essentiel de la garde-robe d'une femme suivant la mode. Depuis le début du XVIème siècle, on intègre au montage des vêtements des éléments permettant de rigidifier les robes des femmes. Ces éléments sont parfois ajoutés au corsage du dessus, ou prennent la forme de corsets portés sous la robe. A l'origine, rigidifier une robe servait à ce que les tissus, aux décors élaborés et coûteux, ne plissent pas. Toutefois, dans la mesure où le corset modèle le buste féminin, il est devenu essentiel pour atteindre la silhouette à la mode. 

Matériaux et construction
Le corset est constitué en cousant (à la main) la soie moirée à une épaisseur de lin, formant ainsi de longues et étroites coulisses. De fines baleines sont insérées dans les coulisses pour donner sa forme au corset. Les baleines ne sont pas les os, mais le cartilage formant les fanons des baleines. Il pousse en large bandes dans la gueule des baleines et sert en quelques sortes de tamis pour filtrer le plancton, qui est l'aliment principal des baleines, de l'eau de mer. Le commerce des baleines a commencé au début du 17ème siècle en mer du Nord et, comme les baleines étaient chassées jusqu'à leur quasi extinction,  s'est rapidement étendu aux eaux entourant le Groenland et à la mer de Bering. Las baleines étaient utilisées pour les corsets et paniers de femmes ainsi que pour une grande variété d'autres objets, comme les cravaches, les fouets, les brosses, les dossiers et assises de chaises, les amortisseurs des calèches et les canes à pêche. Le blanc de baleine* était transformé en huile et utilisé pour l'éclairage. Les fanons de baleines étaient la matière privilégiée pour rigidifier les vêtements car ils sont suffisamment fermes pour imposer une forme au corps, et pourtant suffisamment souples pour ne pas casser lorsque celui qui porte le vêtement bouge. Les rubans ont conservé leurs pointes d'origine, les embouts métalliques étroits à leurs extrémités. Elles empêchent le ruban de s’effilocher et aident à le passer dans les trous pour le laçage. Les pointes sont faites en fer étamé  elles auraient normalement du rouiller.

NDLT : cette substance blanche qui se trouve dans la tête des baleines s'appelle aussi spermaceti. ça n'a pas l'air d'être de la graisse bien que je pensais qu'on chassait les baleines pour leur graisse. On en apprend tous les jours...