dimanche 26 mai 2013

Crinoline de jour : étape 2, les jupes


Vous avez bien lu : les jupes. Parce qu'une jupe, c'est trop simple et que j'aime bien les effets volantés. J'ai donc fait deux jupes, dont l'une est plus courte et se porte sur l'autre. Ce petit système me permettra aussi de ne porter que la jupe du dessous si je le souhaite un jour. 
Avec une jupe
Avec deux jupes
Pour la décoration, j'ai choisi d'appliquer une bande d'une dizaine de centimètres prise dans le tissu de mon salouva à 8 centimètres de l'ourlet. Alors là je vous arrête tout de suite, des fois que vous auriez comme moi la mauvaise idée d'appliquer un tissu de type foulard à plat sur un autre de type taffetas : c'est la galère. Le foulard plisse tandis que le taffetas non. Du coup, vous êtes bon pour bâtir à petits points avant couture définitive. Deux fois 6 mètres (l'envergure des jupes à l'ourlet) en haut et en bas : 24 mètres de bâti plus 24 mètres de coutures. Une galère je vous dis ! Quand on n'a pas trop de temps pour un projet, c'est typiquement le genre d'idées qu'il vaut mieux ne pas avoir. Après, bon, c'est quand même bien joli.

Et puis pour l'ourlet, sachez que je n'en ai pas fait. J'ai utilisé la lisière tu taffetas qui était joliment frangée. 
Et voici donc le résultat :
Pour le haut de la tenue, j'hésite encore entre un corsage assorti pour une chemise avec veste... Dans l'idéal, j’aurais adoré un corsage semblable à celui de la dame en crinoline sur la photo de Provost. Mais ça dépendra probablement du temps dont je vais disposer. 

jeudi 23 mai 2013

Crinoline de jour : étape 1, la crino

Comme je vous le disais, je compte utiliser une crinoline achetée sur Internet.

D'abord, pourquoi acheter sa crinoline sur Internet?
  • en premier, soyons honnête, parce que ce n'est pas très intéressant à faire. Avec ce genre de pièce, on frôle le niveau 0 de la créativité. Je suis une sale gosse : je n'ai pas envie de faire ça, je ne le fais pas. C'est tout.
  • ensuite, parce que c'est moins cher. J'en ai eu pour 30€, frais de port inclus. Le jupon compte 6 cerceaux en acier et mesure plus de 5m à l'ourlet. Rien qu'en baleines, vu que je n'achète pas assez pour bénéficier de prix de gros, j'aurais englouti le budget.
Alors pourquoi hésiter?
  • Parce qu'à ce prix-là, il est clair et net que ce sont des petits enfants chinois qui ont cousu dans une cave et que c'est arrivé jusqu'à moi à grand renfort de pétrole et de cargo poubelle. C'est la "mondialisation", c'est pas toujours beau et sur ce coup j'ai évidemment tiré profit de la faiblesse des autres pour me faire plaisir à moindre coût. ça ne m'empêche pas de dormir, car dans le fond ça nous arrive plus souvent qu'on ne le pense, mais ça aurait pu me faire hésiter. 
  • parce que la qualité n'est pas ouf ouf. La qualité n'est pas pitoyable au sens où la crinoline tient debout et a la forme promise. Mais c'est c'est du polyester cheap (qui crisse quand on le froisse, c'est pour dire) et les coutures sont lâches. A peine sortie de son sachet, je dirais bien que sa longévité n'atteindra pas celle d'une célèbre Jeanne. 
  • parce qu'elle n'est pas histo. Alors là oui, c'est vrai. Outre la matière dégueulasse, ce n'est pas comme ça qu'on montait des crinolines (je vous renvoie notamment à la photo des marchandes de crinolines où on voit plusieurs modèles différents). Sur mon modèle, la taille se ferme par une coulisse et non par une ceinture et une agrafe, contrairement à tout ce que j'ai vu jusqu'à présent. Et puis les "casiers" à baleines sont fait dans un pli du tissu principal et non par ajout de gros grain ou autre bande de tissu costaud (c'est d'ailleurs assez moche comme technique : ça revient à glisser une baleine dans un pli religieuse). Donc pour du 100% histo, ça ne marche pas. Pour une démonstration d'habillage étape par étape, ça ne marche pas non plus. 
En juin je serai a priori totalement habillée et on ne verra pas la bête donc la seule chose qui m'intéresse ici c'est la forme que la crino va donner à ma silhouette.
Et on en arrive (enfin) au sujet principal : comment modifier la forme d'une crino achetée sur internet?
C'est assez simple. Les baleines sont généralement glissées dans les casiers et refermées sur elles-mêmes par un morceau d'adhésif ou de plastique.
Alors du coup il suffit de régler les baleines à la taille qui vous plaît et de les coincer de la même façon, avec de l'adhésif. Je vous l'accorde, la transformation n'est pas très impressionnante. Mais avec les jupes en plus, ça commence à compter.

avant, une crinoline trop ample à mon goût
après, avec une ampleur plus raisonnable et une belle forme

vendredi 17 mai 2013

Robe à crinoline de jour

Non, je ne suis pas morte. Mais je vous jure que mon emploi du temps ne laisse pas beaucoup de place aux loisirs en ce moment. Enfin, ça devrait s'arranger d'ici quelques semaines.

Aujourd'hui je vais vous parler d'un projet que je mûris depuis plusieurs mois, dans la perspective d'une sortie chez Monsieur Monet le 22 juin prochain. Vous l'aurez compris, j'ai besoin d'une crinoline.

Le paradoxe de la crinoline (ceci est une digression personnelle qui n'a, en vrai, rien à voir avec le schmilblick. Amateurs de concision, passez votre chemin)
Disons le tout de suite, le problème de la crinoline c'est que ce qui la sépare du ridicule est parfois compliqué à identifier. Mon propos est étayé par une image, dont la puissance démonstrative m'autorise à ne pas ajouter d'autres arguments.
Gravure issue du "conseiller des dames et des demoiselles".
Un enfant se cache dans cette image. Saurez-vous le retrouver?
Oh ! et puis finalement, si, une autre image parce qu'elle est extraordinaire.
Portrait de la comtesse Varvara Musina-Pushkina, dite par moi "celle qui avait tout mis", par Winterhalter. 
Pourtant la crino reste un vêtement mythique, le symbole de "la princesse". Parce que voilà, il y a eu Sissi et sa robe de fiançailles bleue avec des fleurs roses, Sissi impératrice et son inoubliable robe-du-bal-où-elle-s'évanouit-parce-qu'elle-est-enceinte (quelle blague ce film quand même!) et Sissi face à son destin qui n'a jamais eu l'air aussi en forme qu'à Madère dans sa robe jaune à ceinture marron. Voilà c'est dit : je connais la trilogie par cœur et il fut un temps où je me suis littéralement roulée par terre parce que ma jupe ne voulait pas adopter le même mouvement que celle de celle de Romy. Juste pour le plaisir :


C'est ce que j'appelle le paradoxe de la crinoline : c'est souvent moche, mais on en veut toutes une. 

Le projet
Bon. Sissi c'est sympa mais c'est pas histo pour deux sous. Ne serait-ce que parce que la robe de bal qui découvre les épaules est assez mal venue à 3 heures de l'après midi, même quand on est impératrice. Globalement les costumes du film sont plus une jolie synthèse entre la crino et la robe new look contemporaine de la trilogie, que de vraies reproductions.
On en vient donc à des vraies sources d'inspiration histo. Pour changer j'ai cherché du côté des photographies (puisque la photo existe en 1860). Malheureusement, elles ne sont pas toujours bien sourcées.
Un très intéressant magasin de crinolines, qui n'est ni localisé ni daté, piqué ici 
Deux soeurs, vers 1860, piquées ici
L'épouse du pasteur Monod en 1860, qui n'a pas l'air commode, piquée ici
Femme en robe à crinoline, photo Provost, Toulouse,  vers 1860, piquée ici
J'en tire un certain nombre d'éléments caractéristiques sur lesquels je ne pourrai pas faire l'impasse : 
  • la crinoline, évidemment, pas forcément hyper large quand on n'est pas impératrice mais avec une belle forme de cloche,
  • la jupe qui peut être très simple mais qui est quand même souvent un peu décorée à l'ourlet avec des bandes de tissus contrastant ou/et du ruban,
  • le corset qui a l'air d'être très largement porté car même nos vendeuses de la boutiques et la soeur aînée (qui ne paraît pas pleine aux as) en portent. Il étrangle fortement la taille et rehausse légèrement la poitrine. Il doit déjà y avoir des corsets sous poitrine : je soupçonne la vendeuse de crinoline de gauche d'avoir craqué pour ce type de modèles. Par contre Mme Monod, elle, a la version couverture intégrale.
  • le corsage, très couvrant, arborant souvent un petit col bien blanc, fermé sur le devant par des petits boutons. Il est très ajusté sur le buste, la ligne d'épaule est tombante et les manches ont globalement tendance à s'élargir pour découvrir des manches de dessous bien blanches aussi  (on le vois bien chez Mme Monod). 

Aujourd'hui j'ai déjà :

  • la chemise et le pantalon (on ne les vois pas mais ils sont assurément dessous tout ce fatras)
  • le corset et la crino (mais je l'ai achetée toute faite sur internet et il faut que je la travaille un peu car elle est trop large à mon gôut)
  • les tissus : un taffetas vert clair avec un plumetis ton sur ton acheté il y a des années pour le fond et ma ce qu'il me reste de mon salouva mahorais pour les décors