Aujourd'hui je vais vous parler d'un projet que je mûris depuis plusieurs mois, dans la perspective d'une sortie chez Monsieur Monet le 22 juin prochain. Vous l'aurez compris, j'ai besoin d'une crinoline.
Le paradoxe de la crinoline (ceci est une digression personnelle qui n'a, en vrai, rien à voir avec le schmilblick. Amateurs de concision, passez votre chemin)
Disons le tout de suite, le problème de la crinoline c'est que ce qui la sépare du ridicule est parfois compliqué à identifier. Mon propos est étayé par une image, dont la puissance démonstrative m'autorise à ne pas ajouter d'autres arguments.
Gravure issue du "conseiller des dames et des demoiselles". Un enfant se cache dans cette image. Saurez-vous le retrouver? |
Portrait de la comtesse Varvara Musina-Pushkina, dite par moi "celle qui avait tout mis", par Winterhalter. |
C'est ce que j'appelle le paradoxe de la crinoline : c'est souvent moche, mais on en veut toutes une.
Le projet
Bon. Sissi c'est sympa mais c'est pas histo pour deux sous. Ne serait-ce que parce que la robe de bal qui découvre les épaules est assez mal venue à 3 heures de l'après midi, même quand on est impératrice. Globalement les costumes du film sont plus une jolie synthèse entre la crino et la robe new look contemporaine de la trilogie, que de vraies reproductions.
On en vient donc à des vraies sources d'inspiration histo. Pour changer j'ai cherché du côté des photographies (puisque la photo existe en 1860). Malheureusement, elles ne sont pas toujours bien sourcées.
Un très intéressant magasin de crinolines, qui n'est ni localisé ni daté, piqué ici |
Deux soeurs, vers 1860, piquées ici |
L'épouse du pasteur Monod en 1860, qui n'a pas l'air commode, piquée ici |
Femme en robe à crinoline, photo Provost, Toulouse, vers 1860, piquée ici |
J'en tire un certain nombre d'éléments caractéristiques sur lesquels je ne pourrai pas faire l'impasse :
- la crinoline, évidemment, pas forcément hyper large quand on n'est pas impératrice mais avec une belle forme de cloche,
- la jupe qui peut être très simple mais qui est quand même souvent un peu décorée à l'ourlet avec des bandes de tissus contrastant ou/et du ruban,
- le corset qui a l'air d'être très largement porté car même nos vendeuses de la boutiques et la soeur aînée (qui ne paraît pas pleine aux as) en portent. Il étrangle fortement la taille et rehausse légèrement la poitrine. Il doit déjà y avoir des corsets sous poitrine : je soupçonne la vendeuse de crinoline de gauche d'avoir craqué pour ce type de modèles. Par contre Mme Monod, elle, a la version couverture intégrale.
- le corsage, très couvrant, arborant souvent un petit col bien blanc, fermé sur le devant par des petits boutons. Il est très ajusté sur le buste, la ligne d'épaule est tombante et les manches ont globalement tendance à s'élargir pour découvrir des manches de dessous bien blanches aussi (on le vois bien chez Mme Monod).
Aujourd'hui j'ai déjà :
- la chemise et le pantalon (on ne les vois pas mais ils sont assurément dessous tout ce fatras)
- le corset et la crino (mais je l'ai achetée toute faite sur internet et il faut que je la travaille un peu car elle est trop large à mon gôut)
- les tissus : un taffetas vert clair avec un plumetis ton sur ton acheté il y a des années pour le fond et ma ce qu'il me reste de mon salouva mahorais pour les décors
ouhhh ça s'annonce sympathique tout ça :) Hâte de te revoir à cette occasion en tout cas ^^ je serais la fille avec une énorme crino d'impératrice (nom de code : bonbon à la menthe :p)
RépondreSupprimeret perso je trouve que la comtesse Varvara te ressemble (enfin tu lui ressembles plutôt :) )
Ouais tu est de retour !! j'ai hâte de voir ta crinoline (en vrai j'espère). Pour ma part ce sera du vieux à moitié histo, mais pas le temps de faire du nouveau.
RépondreSupprimerJ'ai hâte de vous retrouver aussi ! ça fait tellement longtemps qu'on n'a pas fait de sortie costumée... Et dire qu'on va encore rater Vaux !
RépondreSupprimerPour la comtesse Varvara, j'aurais du mal à dire car je trouve qu'on ne la voit pas ! Pour moi, ce portrait est le portrait d'une classe sociale, pas d'une femme : il montre la robe, l'opulence des bijoux (matez un peu ce paquet de bracelets!), l’attitude altière et dépassionnée d'une digne représentante de la nouvelle aristocratie. Mais la pauvre madame Varvara, ce qu'elle est, fait ou aime, tout le monde s'en tape.
En fait, vu du XXI° siècle, ce portrait est horripilant. J'ai envie de secouer cette dame en lui demandant combien de temps encore elle va supporter sans broncher de porter sa tonne de dentelles et de regarder dans le vide en attendant que ça passe. Malheureusement, la suite de l'histoire nous donne la réponse : longtemps.