Autant le dire tout de suite, il y aura un second post sur la décoration de ce corset mais aujourd'hui, on va surtout s'intéresser à sa forme.
Ma principale inspiration pour ce corset est le portrait de Marie-Thérèse de Bourbon par Mignard.
Je vais donc chercher à produire un corset porté sous la poitrine, très conique et assez court, qui descend en pointe sur le bas ventre et remonte, en pointe également, entre les seins. Sur les côtés, la taille est à sa hauteur naturelle (je suppose que dans le dos aussi). La pièce de devant prend largement les côtés (peut-être même que le corset en en une seule pièce mais j'ai peur de ne pas bien savoir tailler le cône en une pièce). Le corset est muni de basques et se ferme, selon toute vraisemblance, dans le dos. Dernier élément important : il n'y a pas un pli sous les motifs. J'en conclue que le corset est sacrément baleiné*, au moins sur l'avant.
Je suis partie de la toile de mon dernier corset XVIIIème qui est non seulement à ma taille (avantage non négligeable) mais également sacrément conique. J'en ai fait une copie sans baleines** que j'ai posée sur mon mannequin de coutre. Puis j'ai dessiné au crayon la forme finale souhaitée (plusieurs essais sont visibles sur la photo ci-dessous).
Après essai sur moi et validation du schmilblick, j'ai taillé chaque pièce (au final, j'en ai 3) 3 fois : tissu, doublure, triplure. Vous noterez qu'au final, et après mille réflexions, la pointe du corset s'est transformée en basque carrée. Je me dis à bien y regarder que la basque centrale doit être un effet d'optique du au ruban qui marque la taille. En procédant ainsi, je peux prolonger les baleines dans la basque du milieu et éviter qu'elle rebique.J'ai cousu (en machine) doublure et triplure de façon à ménager des casiers à baleines. Ceux-ci sont verticaux sur l'avant et l'arrière, mais en biais sur les côtés pour accentuer encore l'effet conique. Les casiers à baleines sont jointifs sur l'avant (pour l'histoire des plis qui ne doivent pas exister) et plus espacés ailleurs.
Ensuite, sans suspens j'ai coupé et arrondies les baleines. Et assemblé les panneaux doublure/triplure entre eux.
Je m'arrête là pour l'instant car le tissu de dessus est encore en cours de traitement.
* On pourrait aussi en conclure que le peintre n'a pas voulu se galérer à figurer des plis parce que c'est chiant, mais ça serait manquer de respect pour Pierrot, roi du baroque qui plisse.
** C'est une erreur d'avoir fainéanté là-dessus, car je me suis un peu embrouillée dans les tailles et non résultat final est un peu trop grand
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